La pomme de terre: un aliment du futur


On l’a appelé truffole, puis cartoufle. Parfois noiraude, ou d’un beau violine, elle est devenue la pomme de terre. Un nom tout bête pour une plante très futée. Car la pomme de terre, dont il existe près de 3000 variétés, a plus d’un tour dans son sac. De la fabrication des rouges à lèvres aux couches pour bébé, du surimi aux nouilles asiatiques ( !) celle qui servait à amidonner autrefois les cols durs des messieurs, trouve maintenant à recycler ses atouts pour participer à la sauvegarde de l’environnement. Transformée en plastique biodégradable ou en moyen de lutte contre les incendies, on lui assure de beaux lendemains. Dans la course, nécessitée par les enjeux du réchauffement climatique et par le remplacement des énergies fossiles, les chercheurs continuent de sonder ses molécules en imaginant encore de nouvelles applications.
Matériau du futur, cet aliment bien ancien devient aussi un des piliers de la lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire. Dans ce but, 2008 est consacré « année internationale de la pomme de terre » à la demande du Pérou où la papa (son nom en langue quechua) est né il y a près de 8000 ans. Sensibiliser à cette plante et à son importance dans la réduction de la pauvreté, promouvoir la recherche, améliorer l’accès aux ressources génétiques et à la biodiversité font partie des objectifs de cette opération soutenue par la FAO et l’ONU.
Déjà, au 19e siècle, alors que toutes les cultures de pommes de terre d’Europe étaient ravagée par le mildiou, c’est une variété venue du Pérou qui avait permis de sauver cette culture et de relancer de nouvelles plantations. Preuve encore, face à l’uniformisation qui menace, que la sauvegarde des variétés et des différences est bien un des grands enjeux de notre époque.


Cécile Mozziconacci, n°8, septembre/octobre 2007

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